La permaculture

La permaculture est une méthode d’ingénierie permettant de concevoir des espaces de vie et des espaces agricoles en s’inspirant de l’écologie naturelle (notion du biomimétisme), des savoir-faire ancestraux de nos sociétés et des dernières recherches et découvertes scientifiques.

Le design : concevoir, agencer, organiser

Le mode de vie induit par la permaculture repose sur un modèle de vie (paradigme) associant sagesse ancestrale et découvertes scientifiques contemporaines, un paradigme où l’homme et sa culture font partie intégrante de la nature.

De nombreuses sociétés traditionnelles se pensent et se sont pensées comme faisant partie de la nature, leur mode de vie est profondément durable, mais leur gestion de la nature est extensive et repose entre autres sur un ratio surface/habitants important.  La démographie mondiale actuelle change la donne. Pour imaginer produire alimentation et abri pour tous tout en conservant des espaces pour la vie sauvage, la permaculture repose sur des systèmes très intensifs (quantité, qualité et diversité des récoltes sont optimisées). Ces systèmes demandent à être conçus et planifiés en faisant appel au meilleur de notre créativité individuelle et collective.

L’un des traits communs aux différentes formes que peut prendre la permaculture est la vision profondément optimiste qui associe les changements de mode de vie à venir au mieux-être et au mieux-vivre garanti par un mode de vie cohérent.

Les systèmes permacoles créent plus qu’ils ne consomment et permettent ainsi de redistribuer et de faire circuler les surplus, permettant ainsi d’”agrader” la fertilité de la terre, la diversité de la vie et la qualité de vie dans nos sociétés.

Des méthodes vous permettent de concevoir et d’organiser vous-même l’écosystème dans lequel vous vivez, votre jardin. Le design de permaculture consiste à agencer les éléments d’un système entre eux dans le temps et dans l’espace, c’est l’art de concevoir et de jardiner des interrelations harmonieuses et fertiles.

OBREDIM, une méthode d’ingénierie au service de l’aménagement et de l’environnement

La méthode de conception dite « OBREDIM » est un outil permettant de concevoir des designs en permaculture.

OBREDIM, en détails

Observation

L’observation est l’élément primordial et trop souvent délaissé, c’est elle qui permet de connaitre tous les éléments avant d’en rajouter ou d’en enlever.

  • État des lieux : accès au terrain, topographie, pente, chemin existant, bâtiments et matériel existant.
  • Quel est le climat : température, vent (force et directions dominantes), pluies (fréquence, intensité), les zones d’ombres (dues aux arbres, aux bâtiments) et les zones très exposées.
  • Les différentes zones : prairie, forêt, zone humide, rocailleuse, sèche, terre de remblais …
  • Faunes et flores présentes sur le site.
  • Le type de sol (plantes bio-indicatrices, analyse de terre) ; acidité, granulométrie, roche-mère, présence et lacune d’éléments.
  • Le passé, l’histoire du lieu.
  • Social : légal, voisin, culture, commerce, finance, comptabilité …

Bordures (Limites)

Nous définirons ensemble comme bordures tous les facteurs limitants à la réalisation de votre projet :

 

  • Environnement du lieu : haie, voisin, route, pollution …
  • Les limites matérielles : mur, rivière, pente…
  • Les limites immatérielles : temps, finances, lois, voisinage…
  • Les limites de compétences : formation, savoir-faire, entourage…

Ressources

A l’inverse des bordures, il sera important de lister et se poser des questions sur les ressources du projet, ce sont ces mêmes ressources qui pourrons répondre à la question des facteurs limitants : ​

 

  • Climat : Eau, vent, terre, espace, soleil, bois …
  • Disponibilité : temps ou finance ?
  • Technologie, savoir-faire, informations
  • Ressource des personnes impliquées.
  • Ressource locale.
  • Ressources futures, une fois l’implantation réalisée.

Evaluation

L’évaluation sert à faire la synthèse des trois premiers points et les confronter aux besoins et aux envies du projet. A ce moment nous savons ce que contient notre boite à outils. C’est également durant l’évaluation que l’on dessine, en utilisant des calques et différentes couleurs, le plan en représentant la synthèse des trois premiers points :

 

  • Besoin en énergie : essence, électricité (panneau solaire, éolienne), bois, hydraulique, humaine, animale…
  • Intrants / sortants
  • Dessiner la forme du terrain avec ses limites physiques.
  • Établir les calques des différents secteurs, des ressources et des limites.
  • Zoomer sur différentes parties et réaliser des plans clairs et explicatifs.
  • Repérer les forces et les faiblesses de certains endroits.
  • Définir les micro-climats
  • Insérer les chemins et les bâtiments, les structures déjà existantes.

Design

Voici le moment fatidique, le moment que l’on attend tous, le moment de créativité, d’inventivité et de rêve.

 

C’est l’heure de sortir les crayons et les calques pour les artistes et de s’allonger dans un hamac pour les plus intuitifs d’entre nous.

Implantation

Mettre les mains dans la terre ou les pieds dans le plat après une longue réflexion qui pour certains peut avoir duré plusieurs années dans le cas d’une reconversion professionnelle ou d’un changement radical de vie :

  • Prendre en compte les priorités (gagner de l’argent, prendre du temps pour soi, semer des radis…)
  • Quelles techniques j’utilise ? Quels outils ?
  • Facteur temporel : quand ? combien de temps durent chaque étapes ? aboutissement ?
  • Définition un plan d’action viable et vivable

Maintenance

Nous pouvons concevoir le meilleur projet, si celui-ci n’est pas entretenu, mis à jour, remise en question à chaque instant, il ne durera pas !

Nous concevons en fonction d’un élément central, nous-même, et si cet élément fait défaut tout le projet risque de tomber à l’eau.

Ne rêvons pas, rien n’est linéaire et il y aura à un moment ou à un autre des obstacles qui viendront mettre au challenge notre parfait projet.

Il est indispensable de penser à la remise en question permanente pour que le projet soit permanent. C’est là toute la question de la résilience d’un projet.

  • Leçons, apprentissage.
  • Qu’est-ce qui marche ? ou pas ?
  • Disponibilité : matériaux, graines, bois, pièces de rechange, outil, fournisseur …
  • Ces disponibilités sont-elles durables ? appropriables ? compréhensibles (technologie, technique) ?
  • Comment ces disponibilités évoluent dans le temps ?